La réforme du certificat PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) s’inscrit dans le cadre de la Directive (UE) 2024/1275 du Parlement européen qui est entrée en vigueur le 29 mai 2024. Les États membres, dont la Belgique, disposent d’un délai de transposition de deux ans, soit jusqu’au 26 mai 2026, pour adapter leur législation nationale. Cette directive marque un tournant majeur dans la stratégie européenne de décarbonation du parc immobilier, imposant notamment des seuils minimaux de performance énergétique et visant la neutralité carbone des bâtiments à l’horizon 2050.
Dans ce contexte, le certificat PEB, longtemps perçu comme un simple outil informatif, évolue en un véritable instrument stratégique de rénovation énergétique, avec des implications concrètes pour les propriétaires, les acheteurs et les professionnels de l’immobilier.
Qu'est ce qu'un certificat PEB ?
Le certificat PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) est un document obligatoire en Belgique lors de la vente ou de la location d'un bien. Il évalue la performance énergétique d'un bâtiment sur une échelle de A (très économe) à G (très énergivore), sur base de critères techniques standardisés (isolation, chauffage, ventilation...), indépendamment des habitudes de consommation.
Chaque Région applique ses propres règles, adaptées à son parc immobilier et à ses priorités climatiques.
Le certificat vise trois objectifs : comparer les biens de manière objective, orienter les propriétaires vers des travaux d’amélioration via un plan de rénovation personnalisé, et refléter de manière claire et détaillée la situation réelle du bien
La directive européenne qui redéfinit le rôle du certificat PEB
Avec la directive 2024/1275, l’Europe impose aux États membres une feuille de route ambitieuse pour décarboner le parc immobilier d’ici 2050. Cela implique une rénovation progressive des bâtiments les plus énergivores, et une meilleure performance énergétique moyenne d’ici 2030.
Ces objectifs influencent directement la réforme du certificat PEB, qui devient un véritable outil de pilotage pour accompagner cette transition.
Parmi les grandes nouveautés :
- Rénovation obligatoire des bâtiments classés F et G selon un calendrier fixé,
- 📉 Réduction de 16 % de la consommation d’énergie primaire moyenne d’ici 2030 (résidentiel),
- 🌍 Prise en compte de l’impact environnemental sur tout le cycle de vie des bâtiments,
- 📋 Introduction progressive du “passeport de rénovation”, intégré dans le certificat PEB.
Ces changements marquent une rupture avec l’ancien PEB, qui se limitait à un rôle informatif. Il devient désormais stratégique pour planifier les travaux, mobiliser les aides, et valoriser les biens immobiliers.
Un guide pratique pour des rénovations énergétiques optimisées
Jusqu’à présent, le certificat PEB servait principalement à fournir une estimation théorique de la consommation énergétique d’un bien. La réforme actuelle a pour objectif de rendre cet outil plus fiable, plus lisible, et plus opérationnel pour accompagner efficacement les décisions de rénovation.
Le nouveau modèle introduit notamment :
- Un scénario de rénovation conseillé, offrant des recommandations détaillées et adaptées à chaque type de bien, permettant de prioriser les travaux les plus efficaces pour améliorer la performance énergétique.
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Une meilleure représentation de la situation réelle du bâtiment, en cherchant à limiter les inconnues grâce à un maximum d'informations fiables. Un bon certificat PEB reflète ainsi fidèlement les caractéristiques réelles du bien, et non une simple estimation théorique.
- Une présentation plus claire et structurée, facilitant la compréhension par tous les acteurs concernés, qu’ils soient notaires, agents immobiliers ou architectes, et permettant ainsi de mieux appréhender les étapes à suivre pour atteindre les objectifs énergétiques fixés.
👉 Vous pouvez télécharger un exemple du nouveau certificat PEB ici
Les principales évolutions du certificat PEB à Bruxelles :
Bien que la transposition complète de la réforme du certificat PEB soit attendue pour 2026, les Régions belges ont déjà entamé des réformes pour anticiper les nouvelles exigences.
1. Unification des méthodes de calcul
Depuis le 1er novembre 2024, le certificat PEB est calculé selon une méthode unique pour tous les types de bâtiments (résidentiel et tertiaire, neuf ou rénové). Cette simplification administrative permet :
- Une meilleure comparabilité des biens,
- Une réduction des coûts pour les copropriétés (un seul certificateur pour l’ensemble de l’immeuble),
- Une cohérence renforcée entre les régions, bien que les échelles PEB restent régionales.
2. Mise à jour des paramètres climatiques
Les températures moyennes ayant évolué, la méthode prend désormais en compte des hivers plus doux, ce qui permet une évaluation plus proche de la consommation réelle en Belgique.
3. Valorisation de l’électrification
Le nouveau certificat valorise davantage les systèmes de chauffage électriques modernes, en particulier lorsqu’ils sont alimentés par des sources renouvelables (panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur, etc.).
4. Vers le Passeport Rénovation
Les informations du passeport PEB, exigé à l’échelle européenne, seront progressivement intégrées au certificat PEB : priorisation des travaux, recommandations ciblées, cohérence régionale…
Une réforme concertée et bien accueillie
La réforme a été élaborée en concertation avec les certificateurs, les citoyens et les acteurs du secteur. Elle vise à rapprocher les données théoriques de la consommation réelle des bâtiments, notamment en assouplissant certaines hypothèses pénalisantes. Cette réforme s’accompagne également d’un renforcement des compétences des certificateurs et des professionnels, grâce à une fusion des rôles de certificateur et de conseiller PEB (expert PEB) et à une formation continue. Cela garantit la cohérence et la qualité des évaluations et des conseils pour les rénovations.
Impacts sur le marché immobilier
Le certificat PEB devient un critère majeur dans l’évaluation des biens immobiliers :
- Les logements bien classés (A, B) bénéficient d’une survalorisation,
- Les passoires énergétiques (F, G) subissent une pression à la baisse liée aux coûts de rénovation à prévoir.
Les acheteurs sont désormais plus attentifs à cette information, qu’ils croisent avec leurs projets de rénovation, de financement, ou de confort énergétique.
Qu’en est-il des primes ?
Les primes Renolution ont connu un fort succès, provoquant un afflux massif de demandes. Malheureusement, elles sont suspendues depuis janvier 2025, en attente de décisions gouvernementales. Cette situation génère une incertitude sur la capacité de la région à poursuivre ses objectifs climatiques, d’autant plus que le certificat PEB devient un critère majeur pour accéder à ces aides.
En résumé
La réforme du certificat PEB marque une avancée majeure dans la transition énergétique du bâti en Belgique. Elle transforme un outil administratif en un véritable levier stratégique pour la rénovation, en intégrant progressivement les exigences européennes et en apportant plus de clarté, de détails et de transparence sur la réalité énergétique des bâtiments.
Architectes, certificateurs, notaires, agents immobiliers, professionnels de la rénovation : cette réforme vous concerne directement. EasyPrimes est à vos côtés pour vous accompagner dans cette évolution, avec des services complets allant de l’audit PEB au plan de rénovation, en passant par la gestion des primes et la certification finale.
Aller plus loin : pourquoi un audit PEB reste indispensable
Le certificat PEB fournit une photographie énergétique standardisée d’un bien, avec un scénario de rénovation théorique. Mais il ne remplace pas un audit énergétique complet, indispensable pour planifier des travaux réalistes, prioritaires et techniquement faisables. En effet, le certificat ne tient pas compte de plusieurs éléments essentiels :
- Les contraintes urbanistiques spécifiques (ex. : permis nécessaire pour l’isolation de façade) ;
- Les caractéristiques techniques réelles du bâtiment (état structurel, accessibilité, etc.) ;
- La taille ou l’usage réel du logement, ni le profil des occupants ;
- La faisabilité des rénovations, en fonction du budget, du planning, ou encore de la disponibilité des artisans.
Dans ce contexte, l’audit énergétique constitue un outil de décision stratégique. Il analyse en profondeur votre bâtiment, propose des solutions adaptées, et vous aide à prioriser vos investissements pour maximiser leur impact. C’est aussi un atout pour accéder aux primes régionales, comme celles proposées par EasyPrimes, tout en tenant compte des réalités du terrain.
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Sources :
https://www.uvcw.be/energie/actus/art-8978
https://trends.levif.be/canal-z/un-nouveau-peb-plus-coherent-et-plus-lisible/
https://environnement.brussels/pro/news/2024/nouveau-certificat-peb-atteindre-plus-efficacement-vos-objectifs-energetiques
https://www.lesoir.be/627024/article/2024-10-04/bruxelles-la-reforme-du-certificat-peb-se-precise
https://environnement.brussels/pro/reglementation/obligations-et-autorisations/certificat-peb-habitation-individuelle#une-classe-energetique-differente-selon-les-regions